LES INDICES BIOLOGIQUES
LES INDICES BIOLOGIQUES: La prothèse partielle amovible à châssis métallique (PAPCM) est une solution pour les arcades partiellement édentées. Elle s’appuie à la fois sur les muqueuses recouvrant les zones édentées et sur les couronnes dentaires existantes.
Certains points anatomiques ont une importance particulière en prothèse dentaire, et ils sont appelés “indices prothétiques” selon HOUSSET.
Ces indices sont identifiés dans la bouche du patient et reportés sur les modèles d’étude à l’aide d’empreintes d’étude. Ils peuvent être classés en deux catégories :
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Indices biologiques positifs : Ce sont des éléments anatomiques ou physiologiques favorables qui doivent être pris en compte lors de la conception de la prothèse.
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Indices biologiques négatifs : Ce sont des éléments anatomiques ou physiologiques défavorables, et il est préférable de les éviter, de les dégager ou de les décharger lors de la conception de la prothèse.
Passons maintenant en revue les indices biologiques au maxillaire. slot garansi kekalahan
I. Indices biologiques au maxillaire
- Indices biologiques positifs au maxillaire
A. Les dents résiduelles : Les couronnes dentaires en relief contribuent à la stabilisation et à la rétention de la prothèse. Les points de contact entre les dents naturelles sont importants pour la rétention de la prothèse, car elle repose sur la friction entre les dents naturelles et les dents artificielles.
Sur une dent normalement positionnée, ces points de contact se trouvent sur les faces proximales au niveau de la jonction entre le tiers cervical et le tiers moyen de la hauteur coronaire.
En cas de malposition dentaire, ces points se situent au niveau des zones les plus proéminentes de la face proximale, en regard des zones édentées.
Si la prothèse ne maintient pas de contact avec ces points, un espace entre la dent naturelle et la dent artificielle peut entraîner des problèmes d’alimentation et d’instabilité de la prothèse.
B. Les lignes faîtières des crêtes édentées : Ce sont les points culminants des crêtes édentées. Au maxillaire, ces zones sont souvent larges et favorables pour soutenir la prothèse.
La hauteur des crêtes joue un rôle essentiel dans la stabilité de la prothèse, car la selle de la prothèse se trouve sur les versants interne et externe de ces crêtes, et les dents artificielles sont positionnées en regard de leurs sommets.
Selon le degré de résorption de la crête osseuse, Atwood a classé les crêtes en six classes :
- Classe I : arcade dentée.
- Classe II : extraction récente.
- Classe III : crête arrondie, d’une hauteur et d’une épaisseur suffisantes.
- Classe IV : crête très mince (en lame de couteau), mais d’une hauteur suffisante.
- Classe V : crête plate, d’une hauteur et d’une largeur insuffisantes.
- Classe VI : crête en relief inversée avec perte d’os basal.
Ces indices biologiques au maxillaire sont essentiels pour la conception réussie d’une prothèse partielle amovible à châssis métallique. Ils guident le prothésiste dentaire dans la création d’une prothèse adaptée à la situation spécifique du patient.
Figurel : résorption osseuse mandibulaire après édentement selon Atwood.
III INDICES BIOLOGIQUES A LA MANDIBULE 1-INDICES BIOLOGIQUES POSITIFS A LA MANDIBULE
A- LES DENTS RESIDUELLES Comme pour le maxillaire supérieur.
B – LES PROCESSES ALVEOLAIRES
La situation clinique est souvent moins favorable à la mandibule qu’au maxillaire, les crêtes sont plus fines et la résorption atteint parfois l’os basal, (BATAREC et Coll., 1989). Cela entraîne, dans ces cas, une instabilité prothétique.
- VERSANT VESTIBULAIRE DE LA CRETE La ligne oblique externe constitue la limite externe et latérale de la prothèse.
- VERSANT LINGUALE DE LA CRETE
L’inclinaison en arrière et en haut de la partie antérieure est à souligner car c’est un facteur positif pour la rétention des prothèses.
- LES LIGNES OBLIQUES INTERNES
Ce sont des indices positifs lorsqu’elles ne s’opposent pas à l’insertion de la prothèse. Dans le cas contraire, il faut prévoir une zone de décharge à leur niveau.
F – REGION VESTIBULAIRE ANTERIEURE
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Elle représente la partie médiane à l’extérieur, il convient de noter laprésence des muscles tels que : p
a : L’abaisseur de la lèvre inférieure
b : Le muscle mentonnier
: L’abaisseur de la commissure labiale
Ce dernier limite la portion antérieure du vestibule.
- REGION VESTIBULAIRE LATERALE POSTERIEURE
Elle s’étend de l’insertion de l’abaisseur de la commissure labiale, jusqu’à la papille rétro-molaire. Au repos et en avant du masséter se trouvent “les poches de Fish”. Elles favorisent la stabilisation et la rétention de la prothèse dans les cas d’édentements distaux.
- LES TRIGONES RETRO-MOLAIRES
Ce sont des plans inclinés osseux à la jonction de la branche horizontale et de la branche montante de la mandibule. La partie postérieure est constituée d’os basal recouvert d’une fibro-muqueuse appelée papille rétro-molaire. Elles servent de butée postérieure à la prothèse assurant la sustentation prothétique et la stabilisation mésio-distale (BATAREC et Coll., 1989).
2-INDICES BIOLOGIQUES NEGATIFS A LA MANDIBULE
- LE FREIN LINGUAL
Son insertion sur le rempart alvéolaire inférieur par rapport au collet des
incisives est très variable.
L’insertion antérieure peut interférer avec la prothèse lors des différents mouvements de la langue. il est donc indispensable d’éviter cette zone.
Ce point est déterminant dans le choix de la connexion principale des châssis
mandibulaires (SANTONI, 2004).
- LA LIGNE OBLIQUE INTERNE
Il s’agit d’une saillie osseuse inconstante, au niveau de l’insertion mandibulaire du muscle mylo-hyoïdien. Cette ligne ne doit pas être dépassée par les selles des PAPCM
car la
contre-dépouille qu’elle occasionne provoque souvent des traumatismes au niveau de la
muqueuse (SANTON’, 2004).
- LES TORI MANDIBULAIRES
Ce sont des exostoses inconstantes situées au niveau de la table interne en regard des apex des prémolaires. Ils sont recouverts d’une muqueuse fragile et fine. Ils peuvent s’opposer à l’insertion de la prothèse et doivent dans ce cas être éliminés ou évités par la prothèse (SANTONI, 2004).
- LES INSERTIONS MUSCULAIRES ET FREINS
Dans le vestibule, en allant du côté du mésial vers le côté distal, il s’agit :
– Du frein labial médian ;
– Des insertions des muscles labiaux ;
– Des freins labiaux latéraux (freins canins) ;
– De l’insertion du buccinateur (sur la ligne oblique externe) ,
– De l’insertion des fibres antérieures du masséter.
Au niveau lingual, on retrouve : – Le frein lingual ;
– Les insertions des muscles mylo–hyoïdiens ;
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Fig 2 Les indices biologiques. (BATAREC et Coli., 1989) Légende :
Continuons avec les indices biologiques au maxillaire, en mettant l’accent sur les indices biologiques négatifs.
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Indices biologiques négatifs au maxillaire :
A. Le raphé médian : Le raphé médian débute à l’arrière de la papille rétro-incisive et s’étend dans le plan sagittal médian. Il s’agit de la suture des os formant le palais. Cette région est recouverte d’une muqueuse fibreuse très fine et peu compressible. Pour éviter les mouvements de bascule induits par le raphé médian pendant la mastication, il est essentiel de ménager un espace dans l’intrados de la PAPCM. Parfois, une exostose volumineuse appelée torus peut nécessiter une excision chirurgicale.
B. Les papilles bunoïdes : Les papilles bunoïdes sont des crêtes de muqueuse kératinisée situées de part et d’autre de la ligne médiane à l’avant du palais dur. Elles servent d’appui à la langue lors de la prononciation de certains phonèmes et augmentent la perception du goût lors de la mastication. Il est essentiel de ne pas les traumatiser avec la prothèse.
C. Le voile du palais : La limite entre le palais osseux constitué des os palatins et le voile du palais, qui est muqueux et mobile, doit être repérée avec précision.
La prothèse ne doit pas atteindre ni franchir cette limite, car cela peut entraîner des blessures ou une instabilité prothétique, ainsi qu’un réflexe nauséeux.
D. Les insertions musculaires et freins : Les insertions musculaires, les freins et les ligaments doivent être dégagés par la prothèse pour ne pas entraver leurs mouvements. Une surextension des fausses gencives à ces niveaux peut provoquer des blessures et une instabilité prothétique. Au maxillaire, il s’agit, de mésial en distal, du frein labial médian, des muscles labiaux (orbiculaire des lèvres), des freins canins, de l’insertion du buccinateur et des fibres antérieures du masséter.
E. La papille rétro-incisive : La papille rétro-incisive est constituée par le paquet vasculo-nerveux issu du trou palatin antérieur.
Elle doit être déchargée par la prothèse, c’est-à-dire qu’elle doit être recouverte sans être touchée. La compression de la papille par la prothèse peut entraîner une hyperhémie chronique palatine.
F. Les zones de Schrôeder : Les zones de Schröeder se situent de part et d’autre du raphé médian dans la partie postérieure du palais.
Dans ces zones, la muqueuse fibreuse n’est pas adhérente à l’os sous-jacent, mais séparée par un tissu cellulo-graisseux.
Ce sont des zones dépressibles qui ne sont pas favorables à la sustentation de la prothèse. Il est préférable de les éviter ou de les décharger lors de la conception de la PAPCM.
G. Les ligaments pterygo-maxillaires : Lors d’une grande ouverture buccale, tels que des bâillements ou la prononciation de certains phonèmes, les ligaments pterygo-maxillaires, qui sont les piliers antérieurs du voile du palais, se tendent verticalement en direction de leurs insertions mandibulaires au niveau des trigones rétro-molaires.
Leurs insertions supérieures et inférieures, enregistrées par les empreintes, doivent se traduire par une échancrure en distal des selles en extension postérieure afin de les soulager.
Tous ces indices biologiques négatifs au maxillaire doivent être pris en compte lors de la conception de la prothèse partielle amovible à châssis métallique pour éviter les complications et assurer un confort maximal au patient.
En conclusion, la conception d’une Prothèse Partielle Amovible à Châssis Métallique (PPACM) repose sur la prise en compte d’indices biologiques, à la fois positifs et négatifs, qui sont des éléments anatomiques ou physiologiques favorables ou défavorables pour la conception et l’adaptation de la prothèse.
Les indices biologiques positifs comprennent des éléments tels que les points de contact entre les dents, les lignes faîtières des crêtes édentées, les tubérosités maxillaires, et les trigones rétro-molaires.
Ces éléments favorisent la stabilité et la rétention de la prothèse, contribuant ainsi à son succès clinique.
En revanche, les indices biologiques négatifs comprennent des éléments tels que les muscles périphériques, le voile du palais, le frein labial médian, le ligament ptérygomaxillaire, les anneaux gingivaux, les papilles, le raphé médian, les zones neutres de Schroeder, la langue, et le frein lingual.
Ces éléments doivent être évités ou déchargés par la prothèse, car ils peuvent entraîner des complications, des blessures ou une instabilité prothétique.
L’objectif principal d’une PPACM est de restaurer la fonction masticatoire, l’esthétique et le confort du patient tout en préservant la santé des tissus parodontaux et des dents restantes. Pour ce faire, il est essentiel de prendre en compte ces indices biologiques dans la conception de la prothèse, en recouvrant les indices positifs et en libérant les indices négatifs.
La planification et la réalisation d’une PPACM sont des processus complexes qui nécessitent une compréhension approfondie de l’anatomie buccale, de la biomécanique et des besoins spécifiques du patient. Un examen clinique minutieux, des empreintes précises et une collaboration étroite entre le prothésiste dentaire et le praticien sont essentiels pour obtenir des résultats satisfaisants et assurer le bien-être du patient.
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